Blainville sur l'eau se souvient de ses portes monumentales

La municipalité de Blainville a inauguré le 28 septembre trois panneaux pour permettre aux Blainvillois de se souvenir des belles portes monumentales détruites à partir de 1930 : elles avaient rythmé la traversée de la ville pendant trois siècles. Malgré l'opposition des élus de l'époque, place au progrès ! il ne fallait pas géner la circulation à cette période de fort développement de la ville.

M. le maire coupe le ruban du panneau
 situé à l'emplacement de la Porte Notre-Dame

1ère étape : Accueil par monsieur le maire, Olivier Martet,  au carrefour de la rue du Général-Leclerc et de la rue du Colonel-Driand. A cet endroit  se situait la Porte Notre-Dame, qui fermait la ville du côté de Damelevières.

C'est Laurence Demonet qui nous servira de guide historique.

La Porte Notre-Dame

La Porte Notre-Dame détériorée (après la guerre de 14 ?) - Mais non, ce n'est pas un vestige médiéval : la porte ne date pas du 11e siècle comme le titre  la carte postale !

2e étape : nos guides nous conduisent au bout de la rue d'Alsace (vers Lunéville - près du garage Renault). Ici était érigée la Porte-Saint-Antoine qui fermait la ville.

Le coussin est prêt à recevoir le ruban coupé par monsieur le maire

Porte Saint-Antoine dont la statue orne maintenant le jardin du Musée lorrain

3e étape : retour sur nos pas. La Porte Rouge se trouvait près de la place de Lorraine. Celle-ci clôturait le domaine seigneurial.

Madame Demonet prend de l'altitude pour décrocher le ruban et nous conter l'histoire de cette porte

Porte Rouge

C'est avec bonne humeur et en captivant son auditoire que Madame Demonet nous a conté l'histoire de ces portes monumentales.

Elles ont été construites par Antoine de Lenoncourt, primat de Lorraine -haut dignitaire ecclésiastique-   qui les a construites vers 1621 en reconstituant les fortifications qui avaient été mises à mal pendant les guerres du XVIe siècle. Avec la bénédiction des ducs de Lorraine, il réorganisa la seigneurie qui fut érigée en comté puis en marquisat. Il aurait beaucoup oeuvré pour le bien des habitants.

La mise en défense de la ville ne lui a pas évité d'être ravagée par la guerre et par la peste -Antoine de Lenoncourt, lui-même en est mort- mais les portes traverseront les guerres sans grand dommage jusqu'au choix funeste de certains décideurs.

Voici un résumé très simplifié de l'histoire des portes. Si vous souhaitez en savoir plus sur l'histoire de Blainville, un ouvrage réunissant un certain nombre d'études sur la ville est en vente en mairie.

On trouve aussi en ligne la monographie écrite en 1885 par l'instituteur  Charles Digout.


A l'issue  de cette promenade-découverte, nous nous sommes regroupés sur la Place de Lorraine où un spectacle avec les enfants poursuivait cette manifestation. La pluie n'a pas découragé les participants, mais le propriétaire de la maison qui garde encore des vestiges des anciennes halles créées du temps d'Antoine de Lenoncourt a gentiment mis à l'abri les pélerins mouillés. Une rencontre bien plaisante pour moi qui ai si souvent admiré cette grande batisse heureusement restaurée, et labellisée par la Fondation du Patrimoine.

Nota Bene : Ces portes empêchaient la circulation ? avez-vous remarqué que villes et villages réduisent de plus en plus la largeur des voies de criculation et installent des chicanes pour casser la vitesse des automobiles. "Hé ben, si on aurait su...."

De belles portes se laissent toujours découvrir

Lors de l'une de mes pérégrinations pour découvrir le petit patrimoine auquel je suis si attachée, j'ai fait de jolies découvertes de portes à Blainville. Ces photos sommeillaient dans mon album. Je vous en livre quelques-unes.









La plus surprenante et dont j'aimerais connaître l'histoire. Que ce soit par ses encadrements bien conservés que par cette magnifique huisserie portant le blason de Lorraine (mais à qui correspondent les faucons ou aigles en support ?) et celui des Lenoncourt-Blainville dans la partie inférieure.

Magnifique porte à linteau à arc trilobé et blason malheureusement martelé.

Et toutes celles-ci qui présentent un intérêt patrimonial incontestable de par leur encadrement en pierre des 17e ou 18e siècle, mais aussi par leur huisserie qui a affronté le temps et qui pourrait inspirer les menuisiers actuels.



Espérons que leurs  propriétaires les préserveront encore longtemps.

Si vous souhaitez apporter des rectifications ou des compléments à cet article, je les accueillerai avec plaisir.