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22 septembre 2016

Une petite découverte virtuelle de l'église d'Haussonville


L'église d'Haussonville est bien modeste et n'attire pas beaucoup la curiosité. Elle demande, pour son entretien, les efforts de la Commune, les pratiquants ne l'utilisent guère et  seules les obsèques lui rendent son sens de lieu de rassemblement, religieux et social.

C'est en contant son histoire qu'on va pouvoir  allumer, dans le regard de celui qui s'y arrête, une lueur d'intérêt et qu'on va avoir envie de la préserver.

Haussonville - l'église Saint-Claude
Lorsqu'on y jette un coup d'oeil rapide, on peut croire, en raison des fenêtres de sa nef, qu'elle remonte au temps très ancien où le style roman avait cours...









Mais non, c'est son choeur et ses deux chapelles latérales asymétriques, d'architecture gothique, qui sont le témoin d'un passé lointain.



En 1435, Jean d'Haussonville, seigneur du lieu, et son épouse Irmenson d'Autel ont fondé une Collégiale de cinq chanoines chargés de desservir un hôpital et hôtel-dieu, une chapelle et un cimetière ayant pour mission d'accueillir et de soigner les pélerins ou pauvres passants, de célébrer les messes et d'enterrer ceux d'entre eux dont la route va s'achever à Haussonville.

L'hôpital était-il déjà construit à cette date comme on pourrait l'interpréter en lisant l'acte de fondation ? C'est le testament d'Irmenson, rédigé en 1440, qui donne quelques éléments de réponses : elle demande qu'à sa mort, si l'église n'est pas encore construite, sa sépulture repose, en attendant, dans la chapelle de l'hôpital.

Aucune trace de l'hôpital ne subsiste à ce jour et seul un toponyme, "l'hôpital", rappelle son existence  en face de l'Eglise. Mais les chapelles du 15e siècle sont parvenues jusqu'à nous.

Vue sur le choeur et aperçu de la
chapelle latérale gauche
 (chapelle des Seigneurs)

Vue sur le choeur et aperçu
 de la chapelle latérale droit
 (chapelle des pélerins)
Pas de nef lors de la première construction : la paroisse relevait de Domptail-en-l'Air et les malheureux habitants d'Haussonville devaient s'y rendre par tous les temps, pour suivre la messe, s'y marier ou enterrer leurs morts. Le choeur était réservé aux chanoines, les seigneurs disposaient de la chapelle gauche (dédiée à Saint-Georges)  avec une entrée particulière aujourd'hui murée ; la chapelle droite (chapelle Saint-Nicolas) était réservée aux pélerins.





Les traces anciennes du choeur ont été petit-à-petit gommées non seulement par les guerres, mais aussi par  des personnes bien attentionnées soucieuses  de rendre plus confortable ce lieu de culte, ou de mettre à l'abri des objets patrimoniaux : les statues anciennes ont disparu et plus de pierres tombales alors que les seigneurs et les chanoines ont eu leur sépulture au pied de l'autel ou dans les chapelles ; elles furent remplacées ou recouvertes par un dallage au 19e siècle.




Heureusement de nombreuses inscriptions murales subsistent, la plus ancienne étant de 1487. Elles ne concernent pas les seigneurs mais essentiellement les chanoines de la Collégiale qui fondent des messes pour le repos de leur âme et consacrent ainsi quelques ressources à l'entretien de l'église.

Jehan Colin de Courcesseux fut le deuxième prévôt de la Collégiale ; il décéda le 24 octobre 1487.








S'il n'y avait pas de nef au départ, les seigneurs en firent néanmoins installer une à une date qui reste inconnue ; on sait seulement qu'elle fut détruite en 1635, pendant la guerre de trente ans.

Un des autels de la nef
C'est seulement près d'un siècle plus tard, vers 1720, qu'un curé, l'Abbé Gérard, fit construire "à ses frais" une nouvelle nef, dont l'architecture "néo-romane" très modeste a fait, et continue à faire grincer beaucoup de dents.

Il y installa deux autels et replaça l'impressionnant cénotaphe venant de la première nef.





Statues de platre, chemin de croix, vitraux, stalles, tribune sont du 19e siècle, financés par la fabrique d'Haussonville et ses généreux donateurs. En voici quelques exemples.







Saint-Pierre Fourier a été attaché pendant une période très courte à la Collégiale d'Haussonville avant de rejoindre Mattaincourt.











Les peintures du  chemin de croix sont signés Roy, peintre copiste, ce qui n'enlève rien à la qualité de son oeuvre, malheureusement en péril en raison d'infiltrations d'eau.

Statut de Saint-Georges en platre
 - origine inconnue
Les stalles du choeur







La tour et son clocher  maintiennent le mystère de leur édification : Etaient-ils encore debout lorsque l'Abbé Gérard a fait construire une nouvelle nef ? Les fenêtres géminées du clocher ne présentent ni colonnette, ni encadrement en pierre : si cette tour est ancienne, il est évident que le clocher a été reconstruit sans souci architectural.

Son toit est en batière, simplicité de très nombreuses églises rurales.


Vous pouvez trouver d'autres informations sur l'église (paroisse, cloches, vitraux) en parcourant la liste des articles sur la page d'accueil.


Eglise Saint-Claude ou Eglise Saint-Georges ? Qu'en est-il des dédicaces de la Collégiale et de l'Eglise ?

L'acte de fondation dédie à Saint-Claude l'ensemble des édifices ; l'acte de ratification par René d'Anjou, donné la même année 1435,  indique que  chapelle et chappellenie sont fondées en l'honneur de la Sainte-Trinité et de la glorieuse Vierge Marie. Et Saint-Georges, alors ? Appellation qui apparaît souvent. L'Abbé Paquatte, sans préciser ses sources, indique que c'était le patron de la chapelle seigneuriale, tout comme Saint-Nicolas était le patron de la chapelle des Pélerins.



















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