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09 octobre 2017

Un orthopédiste à Haussonville....

... au 19e siècle


Je ne me rappelle plus quelle émission TV ou article de journaux a présenté récemment l’exposition que consacre le Musée de Bar-le-Duc au Docteur François Humbert de Morley  (1717-1854), qui a ouvert en 1817 le premier établissement orthopédique de France. Une Association a décidé de mettre en lumière les actions de ce médecin qui a soigné en particulier scolioses et luxations de hanches en inventant des dispositifs orthopédiques ; ceux-ci ont pu être retrouvés et présentés au Musée.

Entrez son nom sur un moteur de recherche, vous verrez que beaucoup d’informations peuvent encore être trouvées sur ce médecin et il est heureux qu’une Association ait décidé de le remettre en lumière.

Cette évocation fut une petite piqûre de rappel pour moi :  depuis longtemps, j’envisage de rendre hommage à un enfant d’Haussonville, François-Xavier Tétard, qui lui aussi, et à la même période, a ouvert un établissement orthopédique dans notre village. Son parcours est  surprenant.

François-Xavier Tetard est né à Haussonville le 9 avril 1808 de parents cultivateurs. D’abord sellier, il va, en 1833, mettre au point un bandage herniaire pour un poulain. Son premier « sauvetage » fut un animal appartenant à M. Collet de Vigneulles, poulain que les vétérinaires avaient condamné. Ce fut un succès qui forgea la réputation de François-Xavier dont les travaux furent l’objet de nombreuses récompenses de la part des instances agricoles. François-Xavier savait sans doute soigner sa notoriété...

Il ne s’est  pas limité aux animaux ; il a également mis au point, en partenariat avec un médecin de grande réputation, le Docteur Putegnat de Lunéville, des dispositifs pour traiter les « difformités humaines ». Dans la nécrologie que lui a consacrée E. de Saint-Maurice Cabany, il est dit que les patients venaient de la France entière….

Haussonville : maire et conseillers municipaux en août 1846
François-Xavier Tétard et ses conseillers municipaux
Le 13 août 1846, François-Xavier Tétard est élu maire d’Haussonville et «  jure fidélité au Roi des français, obéissance à la Charte constitutionnelle et aux lois du Royaume ».

Il y restera jusqu’à sa mort survenue en 1854, à 46 ans , d’une maladie qui l’a tenu 6 mois éloigné de ses responsabilités municipales. Il aura  consacré une partie de celles-ci à mettre en place une école de filles. Par un codicille à son testament rédigé peu de temps avant sa mort, il continuera cette œuvre en faisant un leg de 15 000 Francs pour créer un « asile », c’est-à-dire une école maternelle. Ce leg ne semble pas avoir soulevé l’enthousiasme du conseil municipal qui jugeait cette somme insuffisante pour couvrir les frais de construction et de fonctionnement de l’établissement.

Si François-Xavier Tétard a reçu de nombreuses récompenses pour  ses actions au service de la santé des animaux et des hommes, rien dans les archives que j’ai pu consulter aux Archives Départementales de Meurthe-et-Moselle ne permet de dire que le village était fier de lui.

François-Xavier était célibataire. C’est sa nièce nièce Hortence Tétard qu’il avait formée qui sera son héritière. Elle était mineure à sa mort mais elle poursuivra l’activité  de bandagiste après le décès de son oncle, et cela jusqu’à la fin du 19e siècle. Elle n’a plus reçu la collaboration du Dr Putegnat après le décès de son oncle ; c’est un médecin de Bayon qui l’a assistée, le Dr Bastien.  Elle a dû s’accommoder de la concurrence d’anciens ouvriers de son oncle, comme Léonard Didier qui a exercé à Haussonville jusqu’à sa mort survenue en 1891. Un autre bandagiste exerçait également à cette époque à Haussonville, Joseph Hinzelin, décédé en 1896.

vitrail-hommage à François-Xavier Tétard
Cette activité semble donc s’être achevée à la fin du 19e siècle.  Des anciens d’Haussonville m’ont confirmé que leur histoire familiale fait état de malades hébergés dans des familles d’Haussonville pendant la durée de leurs soins.

Seul souvenir de cette histoire, le vitrail en imposte existant encore dans l’ancienne maison de François-Xavier Tétard et lui rendant hommage en rappelant ses distinctions agricoles et sa légion d’honneur qui lui a été délivrée en 1850.

Malheureusement pas de traces des dispositifs mis au point par François-Xavier. Peut-être en reste-t-il encore dans quelques caves des maisons du village ?


Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez consulter ICI quelques références et articles de journaux. Je tiens à votre disposition les liens vers les différences sources des documents.



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