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11 novembre 2017

L'abbé Raimbault, témoin de la guerre 14-18




A l'occasion des commémorations de l'anniversaire de l'armistice du 11 novembre 1918, j'ai souhaité vous communiquer ce document découvert aux Archives de Meurthe-et-Moselle : l'Abbé Raimbault a rédigé le 19 octobre 1920 un rapport sur la paroisse d'Haussonville Domptail-en-l'Air pendant la guerre 14-18.

Rapport de l'abbé Raimbault 19 octobre 1920 p.1

Dans cette première page, l'abbé Raimbault évoque une lettre du Général de Castelnau, relative aux combats autour d'Haussonville, lettre qui serait parue dans le journal "Le Temps" et relayée par "l'Eclair de l'Est" le 13 juin 1920.

J'ai retrouvé une lettre du Général de Castelnau parue dans le Journal "Le Temps", non pas avant le 13 juin, mais le 17 juin. Cette lettre est  une protestation  devant les faits rapportés par le Général Dubail dans son Journal de Campagne que "Le Temps"  a commencé à publier le 25 mai.

Vous pouvez lire ces deux articles que je vous ai mis en lien. Ils éclairent les événements de cette période de la guerre. Mes autres articles sur la guerre autour d'Haussonville, ainsi que les références citées vous apporteront peut-être aussi d'autres informations.





Rapport de l'abbé Raimbault 19 octobre 1920 p.2
Rapport de l'abbé Raimbault 19 octobre 1920 p.3

Dans les deux pages ci-dessus, l'abbé Raimbault décrit le contexte des cérémonies religieuses à Haussonville. Il semble bien regretter le peu d'assiduité aux messes de ses ouailles... J'ai déjà évoqué les troupes qui étaient venues cantonner au village. J'ignorais que près de 600 prisonniers allemands y avaient été détenus une nuit.

Le 23 mars a lieu la  bénédiction du fanion du 3e bataillon du 69e RI. Le carnet de route d'un soldat de ce bataillon est mis en ligne sur le site du Chmiste.  Si vous souhaitez en savoir plus sur le 2e Régiment d'Infanterie Coloniale, vous pouvez consulter ce document qui parle d'Hattonville au lieu d'Haussonville comme lieu de catonnement en septembre 1917.




Rapport de l'abbé Raimbault 19 octobre 1920 p.4
Cette évocation des Haussonvillois morts pour la France m'a amenée à regarder les noms inscrits sur le monument aux morts qui se trouve dans l'église.

Dix combattants figurent sur la plaque commémorative. l'abbé en évoque douze. J'ai pu retrouver trois autres enfants d'Haussonville  morts pour la France : Robert Louis CLEMENT, Aimé ENGEL, Pierre MULLER. Ils n'habitaient pas Haussonville et figurent sans doute sur d'autres monuments aux morts.



J'ai "rencontré" l'abbé Raimbault lors d'autres pérégrinations dans les archives d'Haussonville. Le style de sa lettre évoque un caractère bien affirmé. Il en avait fait la preuve lors de la séparation des Eglises et de l'Etat en 1906 en s'opposant à l'ouverture des portes de l'église pour permettre aux Autorités d'en faire l'inventaire. Vous pouvez retrouver cet évènement dans mon article "l'Affaire d'Haussonville" sur le site Il était une fois Haussonville.

L'abbé Charles-Nicolas Raimbault a été curé d'Haussonville de 1891 jusqu'à sa mort en 1928
.

Pour lire plus aisément le document  de l'abbé Raimbault, vous pouvez cliquer ici.


Ces quelques lignes consacrées à cette dramatique période a suscité quelques émotions de descendants de ces soldats d'Haussonville morts pour la France. Cest ainsi que Nathalie Poussin, évoquant Félix Mangin, son arrière-grand-père, donne de la réalité et de l'humanité à ce nom simplement inscrit sur la plaque commémorative d'Haussonville.


Félix est né à Haussonville le 28 septembre 1878. Ses parents auront 11 enfants. Il est incorporé en 1899 pour faire son service militaire au 146e RI : un an seulement au lieu de trois ans car l'un de ses frères, Jean Baptiste, est déjà au service.

Vigneron comme son père, il travaille également, au moment où éclate la guerre, sur la ferme de Monsieur Gaulard. Le 7 janvier 1905, il épouse Eugénie Bussing, fille d'Haussonville dont le père Pierre vient d'Alsace qu'il a quittée après son annexion en 1870.


Félix Mangin mort pour la France
Félix Mangin en 1914
Lorsqu'il est mobilisé le 3 août 1914, comme ses deux frères, il a quatre filles de 10 ans, 8 ans, 6 ans et 4 ans dont Eugénie la grand-mère de Nathalie Poussin. Lui a près de 36 ans. Il est rattaché au 41e Régiment territorial d'infanterie, ce qui aurait dû le préserver d'aller au combat. Mais compte tenu des évènements, il est transféré le 1er février 1915 au 35e Régiment d'infanterie coloniale et vite plongé dans l'horreur de la bataille au Bois-le-Prêtre. Ces combats entrent dans le contexte de la course à la mer, dernière étape de la guerre de mouvement sur le front occidental du début de la guerre. Plus de 7000 morts dans chaque camp.


Félix Mangin
Félix et ses compagnons de combat


A retrouver sur le site ty-az.over-blog.com qui  montre
les stigmates de cette bataille

Félix est grièvement blessé le 18 août 1915 et transféré à l'ambulance 5/64 à Belleville. Située à 21 km au nord de Nancy, Belleville se trouve à proximité du front et dispose d'un hôpital militaire important. Félix y décèdera le 27 août 1915. Sa sépulture se trouve au cimetière militaire de Montauville.

 Ses deux frères reviendront de la guerre. Mais la famille proche sera également durement frappée par la disparition à la bataille de la Trouée de Charmes d'un jeune homme de 21 ans dont le corps ne sera pas retrouvé.

 Eugénie est veuve à 32 ans et doit élever quatre enfants. Elle touchera une pension de 563 Francs par an. On doute que cette somme lui permette d'élever ses quatre filles. Elle ne s'est pas remariée et décèdera en 1935 à 52 ans. 

2 commentaires :

  1. il y a mon arrière grand père sur cette plaque commémorative, il est mort en 1915 et il a laissé une femme et cinq filles

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