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31 décembre 2015

Histoire de cloches

Il n'y a plus de garde champêtre dans nos villages et si la petite cloche de la dernière garde-champêtre -une femme qui utilisait cet instrument plus commode que le tambour- est respectueusement conservée en Mairie, cela fait bien longtemps qu'elle ne résonne plus dans le village.

Alors même que je ne l'ai pas connu, j'ai un peu la nostalgie de ce gentil "chargé de communication" qui diffusait bonnes et mauvaises nouvelles dans le village.

Les cloches de l'Eglise avaient ce même rôle d'information : le langage varié des cloches permettait de diffuser un grand nombre de messages, ceux, quotidiens, auxquels on était habitué et les autres, occasionnels : gais, tristes ou dramatiques.... Ainsi, elles contribuaient à rythmer le cours des jours.

A Haussonville, elles tintent encore pour donner l'heure et il m'arrive quotidiennement de compter leurs battements -lors d'un réveil nocturne, ou bien dans le jardin, lorsque les travaux d'entretien m'y accaparent. Heureusement qu'elles sonnent deux fois : je rate presque tout le temps le premier décompte !

 Mais plus aucune autre sonnerie n'active joyeusement ou tristement les cloches : en 2015, l'Angelus qui sonnait encore matin, midi et soir a disparu ; et plus personne ne s'attache à les faire résonner lorsqu'un Haussonvillois rejoint sa dernière demeure.

Le désintérêt pour les traditions est patent : qui s'est rendu compte que les cloches d'Haussonville ne partent pas à Rome, comme toutes les autres, le Vendredi Saint ? On se demande comment elles peuvent rapporter des oeufs pour les enfants....

Alors problèmes techniques, désintérêt pour les us et coutumes de nos Anciens, protestations de riverains importunés ?

Je les imagine un peu frustrées, ces pauvres cloches,  d'être aussi peu sollicitées alors qu'elles ont rendu leur office, laïque ou religieux, avec ardeur depuis 140 ans.

L'Abbé Paquatte que je cite beaucoup dans ce blog car il a été, à la fin du 19e siècle l'historien de notre village a raconté leur histoire que vous pouvez lire dans sa monographie. En résumé, voici de ce qu'en dit l'Abbé Paquatte : L'église de Domptail et l'église d'Haussonville possédaient chacune  une cloche et il fut décidé en 1817 de  fondre ces deux cloches et d'en faire quatre !

J'ai effectivement trouvé, aux Archives de Meurthe-et-Moselle le compte-rendu de cette  délibération du Conseil Municipal du 13 Mai 1817.






Alors même que la pratique religieuse devait être encore très active après la Révolution, on ne peut pas dire que le Conseil Municipal ait  pris avec enthousiasme les décisions touchant à l'Eglise. De plus, les relations avec Domptail à cette époque ne semblaient pas particulièrement harmonieuses.



église d'haussonville - clochesLes cloches ont-elles souffert de ce "sens de l'économie" de la Commune ? Comme vous avez pu le lire dans sa monographie, l'Abbé Paquatte nous raconte qu'elles ont dû être refondues en 1875.

Ce sont ces cloches qu'on  peut  voir lorsque courageusement on escalade les échelles du clocher. Elles ont pourtant l'air de pouvoir encore traverser quelques décennies.....



Si vous avez envie d'en savoir un peu plus sur ce que les cloches veulent nous dire, allez voir l'intéressant article de Eric Sutter sur le langage des cloches.

Article réalisé avec l'aimable contribution de Philippe Maurer pour la cloche de la garde-champêtre et de Gérard Blanchart pour l'escalade dans le clocher.





















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