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31 juillet 2016

Mystère autour des vitraux de l'église Saint-Claude d'Haussonville

Mystères, mystère.... 

Mystères du Rosaire : ce sont les thèmes présentés sur les verrières des baies de l'abside de l'église d'Haussonville.

Mystère ? Cela fait quelques années que je cherche à percer le mystère de leur origine !

Bien sûr, j'avais espéré qu'ils soient aussi vieux que la Collégiale Saint-Claude : un recensement de l'Evêché de Nancy en 1842 notait que "les baies de l'abside possédaient encore quelques débris informes de vitraux du 15e siècle".

Bien que le vitrail ait connu un regain d'intérêt au début du 19e siècle, il ne faut pas rêver : ces débris informes n'ont sans doute pas été jugés dignes de  faire l'objet d'une restauration.

Alors qui a fait installer les vitraux dans l'église d'Haussonvillle, et quand ?

Notre curé historien, l'abbé Paquatte, dont j'ai déjà parlé, précise dans sa notice que l'abbé Humbert, curé de 1824 à 1840 a fait remettre des vitraux aux fenêtres.

Des vitraux ou des vitres ? Aucune trace de cette installation dans les archives de la Fabrique, ni de la Commune.

Quel Atelier de Verriers ? Mes questions auprès des "connaisseurs" de passage dans notre Eglise conduisent en général à une réponse prudente : peut-être Höner....

Cet Atelier nancéien a été créé par François-Antoine Höner en 1847. Il a connu une belle notoriété jusqu'au décès de Victor qui a succédé à son père.

Mais, voilà, en 1847,  l'Abbé Humbert était déjà parti vers une autre paroisse. Auraient-ils pu être installés après son départ ? Mystère !





Lors de l'inventaire de 1906*, il est fait référence à des dons de vitraux par deux paroissiennes ; l'une est connue, Mademoiselle Tétard ; compte tenu de ce qu'on sait d'elle, on peut faire l'hypothèse que ce don a pu être fait dans le dernier quart du 19e siècle.

Autre indice de datation : un vitrail a été donné par un "Comte d'Haussonville". La famille porte le titre de Comte depuis le règne du duc de Lorraine Léopold (1690-1729) ; résidente à Paris au cours du 19e siècle, son intérêt pour ses terres n'est pas très marqué, si ce n'est pour gérer ses biens -en particulier la maison-forte entre leurs mains jusqu'en 1896- par l'intermédiaire de mandataires. Mais, il y a bien eu un généreux donateur : peut-être Joseph, décédé en 1884, Académicien, que nous connaissons surtout pour son "Histoire de la réunion de la Lorraine à la France". C'est encore une simple hypothèse.

Mon enquête ne progresse donc pas beaucoup ! Mais je continue pour les plus patients.

Au départ, la thématique religieuse choisie avait dû être faite avec soin puisque les vitraux représentent, dans des médaillons, les Mystères du Rosaire, événements majeurs de la vie de Marie et du Christ. Ces mystères sont normalement au nombre de 15, Il n'y a que 10 scènes dans les baies de notre Eglise et elles ne sont pas présentées dans le bon ordre chronologique.

Sur ce point, la réponse semble simple : Lors du bombardement de Bayon, au cours de la guerre 1940-1944, les vitraux, s'ils n'ont pas été détruits,  ont néanmoins subi des dégâts. Des dommages de guerre ont été versés pour leur restauration. L'Atelier Gross de Nancy a été chargé de ce travail et, pour compléter les verrières non récupérables, a installé une oeuvre de sa création dans le choeur : le martyre de Saint-Georges. J'ai retrouvé une partie du dossier des dommages de guerre aux Archives de Meurthe-et-Moselle : allais-je enfin avoir la réponse à mon enquête ?  mais Gross ne se hasarde pas à attribuer ni à dater les vitraux ; ni à sauvegarder des signatures s'il y en avait....



Vous êtes toujours là ? Alors regardez le vitrail financé par le Comte d'Haussonville : c'est le Couronnement d'Epines.




église d'haussonville - vitrail

Et regardez cette reproduction d'eau-forte....



Sans aucun doute, le verrier s'est inspiré de cette gravure réalisée par Etienne-Achille Réveil **(1800-1851) d'après une peinture de van Dick, C'est l'étude menée par Madame Jajoux dans le cadre d'un mémoire de maîtrise présenté en 1987 qui m'a mise sur la voie. Elle évoque les sources utilisées par l'Atelier Höner,  dont celle-ci.

Soyons raisonnable : Rien ne dit que seul l'Atelier Höner se soit inspiré de cette source, mais on avance... A suivre !


Références :

*Voir mon article sur l'Affaire d'Haussonville - Séparation des églises et de l'Etat

** Musée religieux ou choix des plus beaux tableaux inspirés de l'histoire sainte




Merci à  à Mme Jajoux (Archives 54) et à Mme Pierre (Conservation des Musées de la Meuse)

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