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02 janvier 2018

Le vitrail dédié à François-Xavier Tétard

A la fois éloge et publicité !

Cet article fait suite à celui que j'ai consacré à François-Xavier Tétard. A lire en premier ICI


Il est bien surprenant ce vitrail lorsqu'on prend le temps d'en examiner les détails : il rend hommage, sous une forme "un rien" pompeuse, à notre illustre orthopédiste d'Haussonville qui a su, en peu d'années, se faire connaître et aussi faire reconnaître ses mérites ; installé dans la maison privée où les patients recevaient des soins, il a bien dû contribuer à leur donner confiance.



 En voici une proposition de description -où beaucoup d'interrogations subsistent.

La scène se construit autour de deux femmes ailées -aux ailes déployées- dont la tête est surmontée d'une flamme ; elles tiennent l'une une couronne, l'autre deux rameaux : chêne et laurier peut-être comme allusion aux symboles que porte la médaille de la Légion d'honneur.

Je ne suis pas parvenue à clairement identifier ces deux allégories malgré mes recherches dans des ouvrages spécialisés. Je n'ai trouvé de flamme sur la tête d'une femme que dans la Piété, mais elle est alors accompagnée d'autres symboles qui n'existent pas ici et, de plus, elle n'est pas ailée. La Vertu a les ailes déployées, ce qui signifie qu'elle s'élève au-dessus du vulgaire par ses efforts généreux, mais la flamme n'est pas présente. De nombreuses allégories brandissent couronnes ou palmes. 

Ces femmes vêtues d'une robe rouge et d'une cape verte s'appuient sur ce qui pourrait être un autel et tiennent une tenture à pampilles qui porte la mention "HONNEUR AUX ARTS UTILES".

Les arts utiles étaient au 19e siècle portés au même niveau que les beaux-arts, comme en témoigne cette phrase en introduction du nouveau Dictionnaire de l'Académie française de 1802 : "Un nouveau siècle commence ; il sera pour les arts utiles, ce que le siècle de Louis XIV fut pour les beaux-arts, la littérature et le goût". 


De chaque côté de cette tenture, deux têtes de chevaux : cheval de trait ? cheval de monte ? Leurs harnais différents veulent sans doute rappeler que François-Xavier Tétard a soigné aussi bien les chevaux des cultivateurs que ceux des haras de Rosières.






Sur l'autel reposent quatre livres qui sont là pour dire que François-Xavier, bien que sellier autodidacte, ne s'est pas contenté uniquement de son expérience manuelle et a aussi cherché dans les livres les connaissances dont il avait besoin pour faire progresser son art.

Sur ces livres sont posés deux pieds : l'un normal, l'autre difforme : ce pied-bot que François-Xavier a dû traiter de nombreuses fois.


Les médailles sont au centre du tableau : sur les six qui y figurent, une seule n'a pu être identifiée.




  • 1 grande médaille d'argent de la Société royale et centrale d'agriculture décernée en 1846 ; c'est le revers de la médaille qui est présenté permettant ainsi de voir le nom du bénéficiaire "M. TETARD BANDAGISTE A HAUSSONVILLE".
  • 2 médaille d'or de la Société d'agriculture de Nancy décernée en 1847.
  • 3 médaille inconnue : Louis-Philippe roi des français, décernée avant 1848.
  • 4 médaille d'argent de l'exposition nationale des produits de l'industrie agricole et manufacturière décernée en 1849. Identifiée grâce à des sites de numismates sur internet ; elle représente la République assise de face sous une étoile, tenant une couronne de la main droite et un sceptre dressé dans la main gauche, un coq à sa droite. Sur l'estrade : Liberté Egalité Fraternité et la date du 24 février 1848, date de la naissance de la IIe République après l'abdication de Louis-Philippe. 
  • 5 médaille de l'Académie nationale agricole manufacturière et commerciale, décernée en 1849 . François-Xavier Tétard était membre de cette Académie.
  • médaille de chevalier de la Légion d'honneur, décernée en 1850. C'est de toute la plus prestigieuse. Elle lui est délivrée au cours de la IIe République. L'insigne est une étoile à cinq rayons doubles posés sur une couronne de feuilles de chêne et de laurier. Les médailles de cette période comportent en leur centre un médaillon d'or cerclé d'émail bleu représentant le profil de Bonaparte et la légende "Bonaparte Premier Consul, 19 mai 1802"* Cependant aucune représentation n'est visible sur le vitrail ; l'étoile est normalement surmontée d'une couronne de chême et de laurier qui n'a pas été représentée.
 * voir jean-claude.guegand.pagesperso-orange.fr/l_his.html


 Qui a eu l'initiative de la réalisation de ce vitrail ? Il se trouve en imposte d'une porte dans ce qui fut la maison de François-Xavier Tétard, puis celle de sa nièce Hortense. C'est sans doute elle qui a souhaité ainsi lui rendre hommage. Cette maison était le lieu où les malades furent reçus pendant de nombreuses années par Hortense lorsqu'elle a succédé à son oncle. Femme pieuse, elle a financé pour l'église d'Haussonville une cloche et un vitrail. A-t-elle fait faire celui dédié à son oncle en même temps que celui de l'église ? Aucune similitude de style ne permet de vérifier cette hypothèse.






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